Pourquoi désobéir ? Introduction

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Projet inter-établissements 2018-2019

Désobéissance civile, insoumission, rébellion contre le pouvoir, violente ou non-violente, frondes populaires… toutes ces thématiques résonnent avec l’actualité, aussi bien en France que dans le monde. Mais pourquoi désobéir ? Par sentiment d’injustice, par désir de transgression, par devoir moral, par provocation ? Y a-t-il des raisons légitimes de transgresser les lois ?

Pour réfléchir à ces questions, en cette année scolaire 2018-2019, les élèves du lycée Louis Armand de Nogent-sur-Marne s’occupant du site Prophil s’engagent dans une correspondance numérique et philosophique avec des élèves de Terminale du lycée Clément Ader de Tournan. De manière régulière, ils s’interrogeront sur la question de la désobéissance et du rapport entre l’individu et l’État, nourris par leurs lectures (notamment, pour les élèves du lycée Clément Ader, Désobéir de Frédéric Gros proposé au Prix lycéen du livre de Philosophie), leurs cours de philosophie, leurs recherches (l’équipe du site Prophil travaille en parallèle sur la notion d’utopie et de constitution idéale) ainsi que leur réflexion personnelle. Leurs échanges seront périodiquement retranscrits sur notre site.

 

 

En guise d’introduction, voici la réflexion que nous adressent les élèves de la TES2 du lycée Clément Ader :

 

Pourquoi désobéir ? Prenons l’exemple, tiré de l’actualité, de la manifestation des « gilets jaunes » du samedi 17 novembre (nous écrivons quelques jours avant cet événement).

 Des citoyens se mobilisent contre l’augmentation à la pompe du prix du diesel, et cela en raison d’une augmentation des taxes. Cette mobilisation peut-elle être l’étincelle d’un soulèvement populaire et spontané plus large qui remettrait en cause l’ordre existant et marquerait le début d’une révolution ?

 Non, parce que l’État est très puissant : il réussira à encadrer cette mobilisation, à la contenir pour la réorienter et faire oublier le mouvement. L’État maitrise les stratégies de manipulation de l’opinion.

 Non, parce que la mobilisation ne sera pas assez importante. Il ne suffit pas de bloquer les routes, il faut une grève générale pour déstabiliser un système tout entier.

Pourtant, cela est déjà arrivé. Les révolutions passées (en France en 1789, en Russie en 1917, en mai 68) ont d’abord été des soulèvements populaires spontanés. Ce mouvement peut rassembler les mécontentements et la colère et avoir un effet d’entrainement.

 

Cet exemple fait apparaître plusieurs questions :

L’État doit-il reconnaitre des limites à sa puissance ? N’est-il pas trop puissant et ne menace-t-il nos libertés ?

Alors que les théories du capitalisme semblent impliquer un recul de l’État, on observe que celui-ci demeure fort et qu’il y participe.

 

– L’État ne crée-t-il pas un sentiment illusoire de bienveillance envers la société ?

L’État peut parfois apparaitre comme injuste envers certaines classes sociales. Il favorise les classes les plus aisées et délaissent les plus faibles, alors que cela devrait être le contraire. Même s’il existe des aides (prestations sociales, etc.), l’injustice et les inégalités sociales demeurent.

 

Dans quelle mesure sommes-nous conditionnés dans nos façons de penser et d’agir ?

Certes, nous ne sommes pas dans un État totalitaire exerçant une pression sur les consciences et participant directement à leur conditionnement par la propagande. Mais  dans les démocraties libérales représentatives, n’y a-t-il pas une autre forme  d’emprise ? D’ailleurs que disent de nous ceux qui vivent dans des États ou des sociétés qui ont refusé le modèle capitaliste ? De quel conditionnement sommes-nous les objets?

Les élèves du lycée Louis Armand ont pris leur plume pour tenter de répondre à ces questionnements.

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