Confucius et Lao-Tseu : la philosophie chinoise

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Un article de Xavier B. (Contributeur)

 

 

 

 

Pour comprendre la Chine, il est utile de comprendre ceux qui l’ont le plus imprégné, c’est-à-dire d’abord Confucius (孔子) – fondateur du confucianisme -, et Lao-Tseu (老子) – fondateur du taoïsme.

L’une des citations les plus connues de Confucius, “Exigeant avec soi-même, indulgent envers les autres”, peut en partie résumer sa philosophie. Aussi y a-t-il autre chose qui puisse en partie aussi la résumer : le concept appelé dans le confucianisme “ren” (仁) et qui signifie “bienveillance”.

Réputé être un homme d’une grande sagesse, il naquit le 28 septembre -551 dans la ville de Zou, non loin de la ville de Qu fu, chef-lieu du royaume de Lu, ville où il mourut le 11 mai -479. C’est pourquoi se trouve à Qu Fu un temple qui lui est dédié : le Kong Miao.

Il ne passa pas seulement sa vie à enseigner la philosophie, mais fut également administrateur de son pays : il devint Grand ministre de la Justice puis conseiller du royaume de Lu à l’âge de 53 ans.

Nombreuses furent ses paroles restées célèbres en Chine, dont une : “Celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres”, évoquant la vertu de patience. Ou encore : “Oublie les méfaits, retiens les bienfaits”. Une parole, cette fois-ci de Lao-Tseu, la rejoint : “Apprends à écrire tes blessures dans le sable et à graver tes joies dans la pierre.”

De son vivant, Confucius rencontra un autre philosophe, personnage-clé, comme lui, de la culture chinoise : Lao-Tseu, lui aussi réputé dans l’Histoire chinoise comme un grand sage, né vers l’an -570 et décédé vers -490.

Son enseignement est très lié au concept de “Yin-Yang”, qui en quelque sorte permet une lecture de la réalité où le Yin et le Yang, principes contradictoires mais complémentaires, cohabitent harmonieusement, et entre lesquels se trouve le “Tao”, ce qui signifie la “Voie”. Par exemple, le mal est un Yin dont le Yang est le bien, de même le faux – Yin – et le vrai – Yang, ou encore le sucré – Yin – et le salé – Yang -, etc.

Selon Lao-Tseu, le Yin est contenu dans le Yang et inversement, ce qui signifie par exemple que quelqu’un qui affirme des choses fausses dit en même temps, en principe, quelques choses vraies, et qu’inversement quelqu’un qui dit des choses vraies, dit en même temps quelques choses fausses. De même, lorsque survient un grand malheur, un petit bonheur l’accompagne, et inversement, lorsque survient un grand bonheur, un petit malheur l’accompagne.

D’ailleurs, il écrivit à ce sujet, dans le “Tao-Te-King” – ou Livre de la Voie et de la vertu – que “le bonheur naît du malheur”. De même dans ce livre est-il également écrit : “l’utilité du vase c’est le vide qu’il y a à l’intérieur”, voulant dire par là qu’un Yin (dans ce cas précis, un vide) peut nourrir un Yang (dans ce cas, l’utilité d’un vase) dans lequel il est contenu.

Aussi parlait-il d’un concept, important dans le taoïsme, ce qu’il appelle le “non-agir” (“无为” ou “wu-wei”). En effet, pour Lao-Tseu, le fait, parfois, de ne pas agir, de laisser les choses se dérouler sans interférer, est souhaitable. En quelque sorte, une idée de renoncement, idée évoquée – toujours dans le Tao-Te-King – ainsi : “Mieux vaut renoncer plutôt que de tenir un bol plein d’eau”

 

A lire :

Lao Tseu, Tao Te King, trad. par Stephen Mitchell, Synchronique Éditions, Paris, 2008

Entretiens de Confucius, Seuil, 2014

Philosophes confucianistes, Gallimard, coll. La Pléiade

Anne Cheng, Histoire de la pensée chinoise, Paris, 2002